ABC de KF / MP - [Rennes, 14 octobre 2008 - 17 octobre 2008]



14 octobre 2008



1. Projection. Mémoire. Les didascalies, comme cadre à toute la pièce : un mélange de ‘’ça se passe’’, ‘’ça va se passer’’, ‘’ça s’est passé’’, ‘’ça ne se passera pas’’, quelque chose qui renomme ce qui s’est passé, qui dit ce qui n’a jamais eu lieu : des hypothèses, des pistes, des imaginations, quelque chose qui dit ce qui aurait pu avoir lieu. De ce qui se passe : on a envie de dire quoi, et de ne pas dire quoi : quelle volonté de dire quoi, définir quoi on dit, quoi on décide de dire, pourquoi on ne dit pas, est-ce qu’on ne parle que des corps et que des déplacements dans l’espace ? Les didascalies. Revoir le texte ‘’faire un tour’’. Les didascalies : une distance, une mémoire. Mettre à distance les corps du passé. Avancer de manière organique sans que les matières se fassent violence. […]

2. D. Dans l’entité. Dicter. Dans. L’abécédaire : comme une liste qui n’est pas la tienne. L’abécédaire : comme une liste qui est la tienne. Tu lis des mots qui ne sont pas les tiens. Tu dis des mots qui sont les tiens. Tu dis : ce qui te revient. Il y a les lettres qui sont là. Elles se projettent devant toi, mentalement. Tu te retrouves face à telle lettre : et tels mots te reviennent. Quels mots te reviennent. Le temps : avant que le mot, les mots, te reviennent. Un seul mot te revient. Kind. Les lettres sont projetées, les lettres sont dites : les mots reviennent. Parmi les mots dits certains coïncident avec des éléments, des objets du présent. Nommer le lieu. Les mots coïncidant avec des éléments ou des objets du présent sont repris, précisés. Fil, par exemple. Précision : 1000 fils de nylon. Didascalies dites : comme le souvenir d’un vécu. Didascalies dites : comme l’annonce de ce que tu vas faire. ‘’A votre service’’, oui. ‘’Assistante bilingue’’, pas utile de le dire, tu le dis en traduisant, tu le dis : par les faits. Des poses à la table où tu lis les didascalies, comme ta feuille de route que tu lis. Mais est-ce du souvenir ou de l’avenir. Est-ce lu, ou dit. Si c’est lu, qui a écrit ? Une pièce dans laquelle tu entres, et tout est là. Tu entres dans ton propre lieu, dans ton propre corps, dans ta propre mémoire. Une danse dans ton propre corps. Une danse dans ta mémoire, au présent de ta vie. Quelle est cette pièce dans laquelle tu entres. Les objets de la mémoire, sont à l’intérieur. Les lettres de l’alphabet : sont les premières lettres de l’infinité des mots. La lecture derrière le guichet, avec certains mots lus dans le silence, avec d’autres mots lus à voix haute. Une phrase, une seule, que tu répètes. Laquelle. Tu danses avec les fantômes. Un fantôme : est un corps qui manque. Il y a un dj dans mon corps de mémoire. Le lieu = ton corps de mémoire. Poupée [1] / dans poupée [2] / dans poupée [3] = 1. la pièce dans laquelle tu entres [dans laquelle tu es, là, ici] / 2. ton corps dans cette pièce / 3. l’intérieur de ton corps. Tu es dans cette pièce comme le geste est à l’intérieur de ton corps : tu es dans cette pièce avec la même nécessité d’être que le geste a de sortir de toi. Sortir de toi = être. Une accélération dans les souvenirs, par le son, par la prolifération des sources musicales, un tourbillon-ivresse dans le mix : jusqu’à la réconciliation : Françoise Hardy, jusqu’au corps seul, plus besoin de musique, plus besoin de mots : le corps, rien que le corps et son mouvement. Est-ce que ce n’est pas l’alphabet-scratch qui vient interrompre par le corps les mots de l’abécédaire dit. Y aura-t-il des feuilles. Mais que sont ces feuilles. Dans le texte ‘’tu’’, pas de verbe convoquant des parties du corps [par exemple, tu talonnes]. Que le ton grave du texte ‘’tu’’ s’allège et s’ouvre vers ce que le corps incarne à la suite du mot : la danse. La rousse, elle joue et elle range en même temps : pour la danse libre qui vient. Si une voix off autre que la tienne parle, c’est celle de l’absent, c’est le pantin, l’absent qu’il te faut, le manque nécessaire, l’absent dont tu te défais pour sans lui enfin être. Et après la valse du pantin, tu sors de derrière la table, et tu te tournes vers Stéphane, et Stéphane n’est plus là : l’espace vide derrière la table de mix : le pantin, tu l’as jeté, tu es seule dans la case, dans le guichet, tu es seule, tu ne peux pas encore, tu vas chercher du regard Stéphane, il n’est pas là : tu es vraiment seule : c’est maintenant : à toi. Ce lieu : c’est la chambre d’origine. C’est le lieu de l’image qui manque : l’image d’origine : nous venons d’une scène où nous n’étions pas. La chambre qui tient. Face. A toi.





15 octobre 2008


1. Hier. 1. […] Et il est où l’abécédaire. La question de l’abécédaire. La question des poupées russes. Les didascalies : mélange de l’exposition des actions du spectacle en train de se jouer, et de lecture des actions du spectacle qui va avoir lieu, et de la mémoire des actions qui ont eu lieu dans le travail vers le spectacle qui a lieu, et de l’imagination d’actions qui n’ont pas eu lieu et qui n’auront pas lieu dans le spectacle qui a lieu [ce qui ne veut pas dire qu’elles n’auront pas lieu ailleurs : définir cet ailleurs : la vraie vie : définir, dès lors : quelles actions sont désirées pour la vraie vie et dont la représentation n’est pas souhaitée sur le plateau]. Poupées russes. Une dans une dans une. 1 : poupée extérieur [didascalies] à l’intérieur de laquelle il y a Katja. 1 : c’est la pièce, c’est le lieu, c’est le monde tout autour jusqu’à cette pièce ici, à l’intérieur de laquelle il y a Katja [tu ne dis pas ‘’moi’’ ? tu dis ‘’Katja’’ ?… ne serait-ce pas ‘’le corps’’ qu’il faudrait dire]. 2 : Katja, le corps, à l’intérieur duquel il y a projections de fiction [rousse, blonde…] et surgissement de mémoire. [La projection a besoin d’un support pour être accueilli et rendu visible [par exemple, l’écran]. Le surgissement a besoin d’un corps d’origine. La projection a aussi une origine] 3 : les corps de fiction, la représentation de la mémoire qui revient, surgit : c’est maintenant que tout commence. Le monde, jusqu’à cette pièce : est le lieu de l’accueil pour les corps. Le corps, comme le lieu vivant de la mémoire. Le corps, comme le lieu d’accueil et de vie de la mémoire.

Comment es-tu arrivé ici. Réponse [non à comment, mais à pourquoi, et même à pour-quoi-faire], réponse : pour construire des pièces [dans la pièce], pour travailler le lieu du travail, le lieu du travail de la mémoire, pour accoucher de ta propre mémoire. Pour construire : ta chambre. Pour vivre : ta danse. La naissance est pour chacun d’abord un accès à son être propre. Le spectacle : ce serait ça : par l’acceptation de la mémoire que porte le corps : la naissance à soi. Interroger ce qu’on fait. Répondre par les actes. Question de la création, dont la création artistique est une mise en forme, une écriture, une re-présentation : redire, relire – se relier à - la création du monde, la création de soi, pas moins. Question de la création. Le présent : nommer ce qui est. Comment tu vas faire. Quand tu entres, là, qu’est-ce que c’est le travail. La création. La réminiscence. L’héritage. La filiation. La projection. Le désir de re-vivre (vivre à nouveau, à neuf, entendre désormais revivre comme : vivre à neuf, et non plus comme vivre la même chose). L’imagination (l’imagination réalisée est la vraie vie). La fiction (la fiction est ce qui ne se réalise pas, ce que l’on ne veut pas voir se réaliser, mais pour quoi il est cependant nécessaire de trouver une forme : pour le dire, pour le montrer). L’héritage que tu aimes. Aimer = vivre avec. Avec l’autre. Avec les autres. Avec l’autre que tu deviens, sans cesse. Je est un autre = je ne cesse de devenir autre = je est le devenir de je : et si je est vivant il ne cesse d’être l’autre de ce qu’il fut et devient sans cesse autre que ce qu’il est. Je est un autre = principe de la vie. Je est un même = principe de la mort.

Et maintenant, tu fais quoi. Création = dire oui. Création = faire le oui. Création = incarner le oui. Répondre à ‘’combien de corps me faudra-t-il quitter’’ par le oui. Répondre à cette question qui oscille entre passé et futur par le présent du oui. La différence entre le non et le oui. Le non se pense en rapport à, il est un combat contre. Le oui s’affirme par la présence et l’accès à, par l’excès. Entre le non et le oui, il y aurait un pont : qui serait la mise à distance de ce qui va devenir les anciens ennemis, les fantômes, qui ne sont pas détruits, niés, tués, qui ne sont plus combattus, mais reconnus, et mis à distance : et maintenant : l’espace est à toi pour ce qui est : le monde, aujourd’hui, l’autre, les autres, aujourd’hui, avec toi, toi, avec eux, dans un mouvement d’allant et non plus de retour qui te retient.

Fil dramaturgique : Katja qui exp(l)ose la grande poupée dans quoi surgissent les fictions et la mémoire. Abécédaire lu, Abécédaire scratché. Filiation. Héritage. Historique. 2008. Rennes. Berlin. Arzon. Nous sommes héritiers et contemporains des 2O dernières années. Et de bien davantage. Oui. L’Histoire. La séquence 1989-2009. CESSER DE SUBIR L’HISTOIRE. MARCHER VERS. TON SENS PROPRE. QUEL SENS COMMUN. A la recherche de ton mouvement, à la recherche de ton oui, seule voie pour un accès au monde, seule voix pour un dialogue avec.

C’est quoi ce guichet : c’est l’unique objet-mémoire du présent proche : l’objet-mémoire d’un temps du travail en cours : un lieu du travail : une masse derrière laquelle se cacher, aussi, dedans laquelle se cacher, encore, parfois. Pourquoi aller derrière ce guichet. Parce qu’il rappelle quoi. Parce qu’il te rappelle. Parce qu’il y a quoi à régler encore avec lui. Y retourner. Batailler. Ecrire dessus. Tracer des lignes de projection. Pour dépasser le guichet. Le mettre à distance. Pouvoir revenir à lui, et danser avec lui : non plus avec ce qu’il fut, mais avec ce qui est : le mouvement libre de la danse de la rousse avec lui. Joie. Cela dit : il est un objet : pas un corps. Il manque, encore, un corps : la rencontre : de cet autre corps, la quête : de cet autre corps. Ici sur le plateau : la quête. La rencontre : a lieu ailleurs. Le noir final serait une lumière où l’évidence de la rencontre n’aurait pas la nécessité d’être représentée : salut à toi vraie vie je viens : fin : début.

Abécédaire. Mots. Blocs. Chaque lettre ouvre à l’infinité des mots commençant par elle. Parmi cette infinité, il y a : les mots qui te reviennent. Parmi ces mots qui te reviennent, il y a : ceux que tu retiens. Ceux que tu veux re-dire. Re-vivre. Encore une fois : vivre à neuf. Avec chacun des mots que tu retiens, le corps fera une séquence. 5 séquences. 5 séquences de vie. 5 séquences historiques. Chaque mot déclenche une phrase ou un fragment de phrase. Pour chaque séquence : un fragment de phrase. Les 5 séquences : forment la phrase : forme le spectacle.

Con-texte. Pré-texte. Pro-jeter : jeter devant. L’alphabet, l’ordre de l’alphabet, il organise le chaos. Un ordre qui n’est pas le tien, un ordre qui est commun à tous. Et les lettres de l’alphabet : te traversent. Elles trouvent en toi des mots qui résonnent. Elles font résonner en toi des mots. Chaque lettre qui te traverse fait résonner en toi des mots. Une fois tous ces mots en toi ayant résonné : 5 te reviennent : comme des mots fondateurs. Comme des mots que tu veux redire, revivre, relier. Et tu passes de la parole au corps : 5 mots, pour 5 séquences de corps [[le passage à la parole : est un adieu à l’enfance (infans = sans la parole) ; le passage de la parole au corps : serait l’accès à soi] [et l’on ne cesse jamais de passer à la parole, et l’on ne cesse jamais de passer de la parole au corps : car ces passages dialoguent : un dialogue en écho avec l’origine du corps]]. Un fragment de phrases naît de chaque mot. Ou bien : un fragment de phrase : se forme par le corps dans chaque séquence : le fragment de phrase est révélé par la séquence. Le fragment de phrase est-il donné à lire avant ou après la séquence. Ces fragments de phrase sont-ils donnés à lire pendant le spectacle. L’ensemble des fragments forme la phrase. L’ensemble des séquences forment le spectacle. L’ensemble des spectacles disent le monde. Nous ne sommes pas seuls. Pas seulement seuls. Nous n’avons pas à dire tout. Nous ne pouvons pas dire tout.

Un mot, qui résonne en toi. Un mot qui fait écho en toi, et par lequel TU TE TRADUIS. Les fragments réunis écrivent la phrase : aujourd’hui.

Le ventilateur, tu le nommes. Pourquoi lui et pas la perruque. Parce qu’il n’est pas là, plus là, parce qu’il ne joue pas, parce qu’il est absent. Nommer : les absents. Ce qui est présent n’a pas à être nommé : ce qui est présent est. Ce qui est visible n’a pas à être nommé. Nommer l’invisible. Les absents sont présents, invisibles mais présents. La force de l’absent : la puissance de sa présence. Nommer l’invisible.

Danse pleine : j’ai un corps. Danse vidée : je suis un corps.

Chaque jour
Me dire Que
C’est la même chose
Que je danse
Chaque jour comprendre
Comment mon corps s’ouvre
A la venue du présent
Maintenant le oui

Tu es dans cette pièce avec la même nécessité d’être que le geste a de sortir de toi. Sortir de toi = être.

2. Aujourd’hui. Le début. Le commencement. Les didascalies, en off, jusqu’à ‘’tu fais le résumé du spectacle’’, là : début de l’abécédaire. A, B, C, D, jusqu’à P, les mots de P, le dernier mot de P : Point : Point de départ. Avoir le dernier mot : tel est le point de départ. Alpha-beat : vocabulaire, fonction de mon corps, nécessité, pulsion, impulsion, physique, exposition d’une façon de fonctionner, là où je puise, potentiel, en puissance, possible, parole, par le corps, par là que ça passe, par là que j’entre en création, point, point de départ. Enchaînement des séquences jusqu’à la rousse, après le jet du pantin, la valse du pantin, la libération par le pantin, le rejet du pantin, puis les questions, et tu te retournes : et Stéphane n’est plus là. Point de départ. Tu retournes au point de départ. Tu reprends l’abécédaire. Là où tu l’avais arrêté. Tu reprends la même place dans l’espace. Puis, didascalies-3. Puis la danse pleine, jusqu’à la guirlande. Puis l’alpha-beat-2 qui reprend à Q, et la lecture de l’enchaînement des fragments de la phrase (relire la phrase, la lire en entier, jusqu’au (jusqu’à la relier au) dernier fragment qui introduit la dernière séquence. Danse vidée. Puis les chambres.

1er essai. Le tout début. Didascalies. Abécédaire, de A à P. Point de départ. Alphabeat-1. Aller au guichet. Lecture didascalies-2, au guichet. La blonde. Berlin. Etc.

Didascalies 1 & 2 : elles disent ce que tu vas faire au guichet. 1 + 2 = toute la scène au guichet. 2 est la suite de 1.

Après la danse pleine, dégager le bureau, revisiter la phrase : pendant alphabeat-2, avant la danse vidée.

Fin de l’abécédaire, didascalies-3 qui annoncent la danse pleine, tu dis ’’tanzen’’, en même temps qu’on entend (dernier mot qu’on entendra des didascalies) ‘’tu danses’’, listen to my voice, prolifération du son jusqu’à Françoise Hardy, tanz, tanzen, danse pleine, guirlande, alphabeat-2 [pendant alphabeat-2 : relier les fragments de la phrase, du premier jusqu’au dernier, qui annonce la séquence qui vient : la danse vidée (est-ce que la danse vidée commence avec alphabeat-2 et continue avec Neil Young), danse vidée, les chambres.

Alphabeat-2 : un autre que le premier : reprendre à Q, et choisir la version allemande si le premier a été entendu en français. Ou l’inverse. L’inverse. Commencer par l’allemand.

Abécédaire : que les mots t’apparaissent : jouer l’apparition des mots, un à un, la venue au présent des mots, un à un. Ne pas jouer, dis-tu. Qu’on puisse l’entendre, cependant : par le rythme. Point. Par. Point. Départ. Que ‘’point’’ et ‘’point de départ’’, soit dits dans des intentions différentes. ‘’point’’, sans intention ; ‘’point de départ’’, avec intention. Les mots t’apparaissent. Rajouter ‘’départ’’ à D. Il y est déjà. Point. Point de départ. Les mots t’apparaissent. Te viennent. ‘’Point de départ’’, ça : tu le décides, tu l’annonces. Tu veux le point de départ, tu vas chercher du regard le point de départ, dans l’espace, tu marches vers le point de départ, tu annonces la séquence : tu la dis, tu la titres : ‘’point de départ’’. Tu l’installes. Tu déplaces la chaise. Tu vas montrer et dire le premier fragment de la phrase. Est-ce que alphabeat-1 lui aussi ne s’arrête pas à P. Le geste qui trace, sur le guichet : il commence par ta main qui touche le guichet, il commence par ta main qui vérifie la réalité de la matière.

Fin didascalies-1. Est-ce que tu pourrais commencer, maintenant. Noir. Début. Ça commence vraiment, là : lorsque la lumière revient, et que l’on te voit ailleurs, et que tu parles, on te voit parler, on te voit commencer à marcher (si tu marches). Musique et voix ne commencent-elles pas ensemble. Pas de synchro entre déplacement vers le centre et changement de musique.

Le son des mouvements que l’on entend par le micro-hf, oui. Alpha-beat-1 : ton corps est attiré par des points dans l’espace, comme si le sol était par endroit aimanté, comme si des coins de l’espace étaient aimantés, et à l’intérieur de ton corps il y a un morceau de métal qui est attiré par les aimants dans l’espace ; à l’intérieur de ton corps, il y a quelque chose qui cherche à sortir.

Les gestes qui tracent te permettent de quitter ce premier temps de l’aimantation, mais parfois encore un peu le guichet t’attire. Quitter l’aimantation (1), désigner l’espace (2), objectif : plongée devant (3).

Dire ‘’à votre service’’, oui, mais ‘’assistante bilingue’’, non. PJ Harvey. Aimantation vers le guichet.

Plus (+) de temps pour Berlin. Que l’image apparaisse, tu la vois, tu la regardes, tu es stupéfaite de voir ce que tu vois, la parole ne vient qu’après cela. La stupeur, puis la joie, et l’emballement dans la joie, et la montée de joie et les mots d’un souvenir qui revient.

Tu ne répètes pas ‘’P’’, après la rousse : tu dis ‘’point de départ’’ : car ça te revient que c’est de là que tu viens : et le chemin qu’il t’a fallu parcourir pour arriver là te revient : et comment tu es arrivé là te revient. Et tu retournes au point de départ d’où tu es partie. Sauf que désormais, tu n’es plus la même. Tu reprends, tu prends la suite.

Au début, à la fin de abécédaire-1, tu changes de vitesse de mouvement quand tu as fini l’abécédaire, et que tu vas chercher la chaise pour la mettre au milieu. La musique et les didascalies joue en même temps jusqu’à l’annonce du titre, oui.

Dans le silence de la fin de la guirlande, continuer le mouvement de ronde.

Est-ce que tu gardes tes chaussures pour la danse vidée. Neil Young, oui. Dans la danse vidée, tu redessines et retraces l’espace, oui : re-dessines et re-traces : à neuf, oui. Est-ce que tu dessines au sol les traits du plan de la chambre.

Comment la parole revient. Pour les chambres. ‘’Et c’est la chambre.’’ Nécessité que la question de la chambre soit présente avant. Si elle vient à la fin, c’est que la question est centrale. Si ‘’la chambre’’ vient à la fin c’est qu’elle est la réponse à la question. Quelle est la question ? Comment es-tu arrivé ici. Et ? Maintenant. Je fais la chambre. La mienne. Celle qui coïncide avec mon désir. Chaque lieu, où je suis, est le lieu de la chambre : celle qui vient, celle qui est. Celle que je suis. Et qui accueille. Je vais dans la chambre. Je suis la chambre qui va.





16 octobre 2008


1. Extraits de notes de Berlin revues ce matin :

KF qui met une perruque et qui demande : et là, c’est qui.

Combien de langue me faudra-t-il parler. Combien de corps me faudra-t-il laisser. Combien de corps me faudra-t-il pour faire. Pour faire le tour. Le tour du monde. Et rejoindre la chambre. Il me faudra. Un tour. Un seul. Il me faudra. Un tout. Il me faudra. Laisser les corps. Les corps anciens. Les anciens. Les ancêtres. Pour entrer dans la chambre. La mienne. La chambre qui va. Avec mon corps. La chambre qui me va. Et où ton corps. A distance du mien. Est celui vers lequel je viens.

Une chambre forte. Un coffre-fort. Un secret inviolable. Je suis : le monde des chambres. Je suis : la chambre des mondes. Je suis la chambre, où, dès demain. Je suis la chambre d’aujourd’hui.

Les chambres des mots. Chambre d’écho. Chambre des corps. Chambre des morts. Un mort se fraye un chemin. Dans mon corps. Un mot, dans mon corps : un écho pour dire oui : à la vie, encore.

[…] est-ce le bon mot. Un mot. Dans ton corps. Le mot juste. Le corps juste. Adéquat. A ton désir.

2. Qu’est-ce que je me sens bien avec cette perruque. Dis-tu. Plus lent, l’égrainement des mots dans l’abécédaire. Te placer devant la porte. Marquer la fin de chaque lettre, par le dernier mot. A toi = c’est à toi = à toi de jouer = vas-y. La perruque : tu la prends parce que tu la vois. C’est le son de ‘’tun’’ par association de son qui t’amène à ‘’tour’’, à la tour. Le souvenir monte, et vient, tu ne le sais pas encore, tu te touches le front : c’est un signe du souvenir qui frappe à la porte, dedans. ‘’A peu près 368 mètres de haut’’, pourquoi dire ça. Berlin, la tour, oui. Partir sur une évocation de la tour de Berlin, une marche dans Berlin, faire un tour, dans les rues, revoir le texte. Tout revoir. Vas-tu derrière le guichet pour dire ‘’les chambres 1’’. Et ce ‘’tu’’ que la rousse dit n’est pas une didascalie, mais une variante de didascalie, une adresse à l’absent, à tous les absents, à l’absent figuré par le pantin. Est-ce que le guichet côté jardin, devant, est placé symétriquement à sa place au fond, côté cour. Ce que tu pointes quand tu es là bas au fond : c’est là où tu es maintenant, devant. Et ce que tu pointes maintenant que tu es devant, coté jardin : c’est le point là-bas où tu étais, au fond. Point de symétrie : le centre de la scène. Tu passes encore par dessus le centre. Tu tournes autour du centre. Faire un tour : autour du centre. Le centre de la ville. Au centre de la ville, il y a une chambre. Au centre du plateau. Au centre de la ville. Il y a. Le cœur de toi. Ta chambre. Le guichet qui marche tout seul, oui. Là : tu encules le pantin. Les pronominaux : illustratifs. L’adresse au pantin, avec la reprise du ‘’tu’’, oui. La séquence KF blonde : plus (+) de temps à saisir la perruque blonde, à la considérer, à regarder l’autre visage sans visage : c’est le premier moment du double, auquel plus tard, fait écho la scène de KF rousse face au pantin avec la perruque rousse, tous les deux séparés par le guichet. Il y a : ces deux fois où ton ‘’tu’’ s’adresse. 1. au pantin, absent 2. à Stéphane absent. Ne pas redire ‘’P’’. Redire ‘’point de départ’’. Questions. Quelles questions. Quelle question. Répondre. C’est trop fort, le son, pour didascalies-3. Didascalies-3 : pas la peine de dire ‘’je danse’’ : puisque tu le fais. Qu’il n’y a jamais pas de son : un mix du début à la fin sans interruption. Même sous les didascalies en off. Si silence : un seul. Dans la danse pleine, quand tu recules, là-bas au fond, côté cour, ne rejoins-tu pas la place derrière le guichet, là où tu étais. Cinq points dans l’espace : 1. guichet au fond, côté court ; 2. devant la porte ; 3. guichet devant, côté jardin ; 4. guichet devant, côté cour ; 5. Le centre. L’espace devant la porte est un déplacement de l’espace qu’occupe Stéphane. La chaise est au centre quand tu t’assois. Pas vraiment au centre. Le vrai centre de la scène est pour le cœur de la chambre. La position dans l’espace de Stéphane est symétrique à l’une des positions du guichet, celle où KF est à la place du pantin. Ne pas trop entendre Françoise Hardy, pas trop brutales ses venues, subliminales, est-ce qu’on a entendu, est-ce qu’on reconnaît ? Il y a quelque chose qu’on entend là par dessous mais c’est quoi. Est-ce que le texte ‘’chambre-2’’ ne commence pas avec la fin de la danse vidée. Chambre 2 : commence au centre, et avance.

Cinq points dans l’espace. Cinq séquences. Cinq doigts pour une main. Le spectacle. Est une main dans laquelle tient le cœur qui bat pour la chambre qui va.





17 octobre 2008


Didascalies-1 off, KF de dos avec pantin de dos, KF parle au pantin. Texte ‘’tu’’, le guichet se retourne et l’on voit le pantin : tu parlais au pantin.

Que musique et abécédaire-1 commencent vraiment ensemble.
Tuiler les séquences corps-textes et les séquences son. Que le changement musique ne soit pas calé sur le changement de séquence. Qu’il soit plus autonome et indépendant (même si en réalité calé).
Pendant alphabeat-1, est-ce que tu danses déjà, parfois, ou est-ce que tu n’es que traversée par des forces, des énergies, qui de l’extérieur t’attirent et t’aimantent, et de l’intérieur veulent sortir.
Séparer les actions : te toucher la tête, le front, une pause, voir la perruque, la saisir, la regarder, la mettre.
A. Votre service.
Was kann ich für sie tun.
A votre service.
En fait, le texte ‘’faire un tour’’ commence en off, tu le traduis, puis il est mangé par le son et tu le continues en le disant.
Fin de la séquence KF blonde, dans le silence, là-haut, sur le guichet, oui : et continuer dans le silence la descente, t’asseoir, plonger, tout ça dans le silence, oui, plonger, avoir plongé, et être là au sol, oui / interrompre la séquence / cut, TU fais le cut / TU marches vers la séquence ‘’Bis’’, que tu annonces.
Départ de la musique après le début du texte ‘’tu’’, oui.
Le corps. Le monde. Voilà.
Pas la peine de regarder le pantin, on le voit. Le fait qu’on le voit fait que tu lui parles.
Que Alphanoto arrive un tout petit plus tôt, qu’il ne vienne pas parce que la séquence ‘’tu’’ est finie, est en train de finir, qu’il arrive avant le début de la fin, qu’il arrive par sa nécessité propre.
Enchaînement Robert Wyatt avec le son d’après : qu’il trouve son autonomie, aussi.
Pourquoi tu laisses le pantin là-bas au fond.
Les verbes pronominaux : les faire. Et dire autre chose. Associer à chaque pronominal un autre pronominal ou un autre verbe (non illustratif de ce que tu fais).
Ne pas répéter P, à la fin de la rousse. Redire ‘’Point de départ’’, oui, comme bouclant la boucle de l’immense incise que vient d’être toute cette première partie du solo.
La musique, un tout petit peu après le tout début de la reprise de l’abécédaire, oui.
Que faire de ce trouble quand tu dis ‘’Stéphane’’.
Entrée du son dans la fin de didascalies-3, oui.
Comment et pourquoi les chaussures, comment et pourquoi à ce moment-là, pendant la danse pleine.
Equilibre Françoise Hardy avec le reste de la musique, parfait, sauf à la fin, un tout petit peu trop présent. Avant qu’il n’y ait plus qu’elle.
Les gestes de la guirlande reprennent quelque chose de l’ordre de la danse-non-danse avec pulsions de l’intérieur qui agissent le corps.
Que le dernier panneau soit tourné après le dernier mot du texte chambre-2.